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Cheminer accompagné par quelqu'un qu'on connait


Je rêve de créer un jour une agence de voyages dans les mondes subtils de la Conscience.

En individuel ou en petits groupes, nous partirions visiter l’autre côté du monde et, tels des explorateurs d’un genre nouveau, nous reviendrions non pas les coffres chargés d’or, mais le cœur, le corps, l’imaginaire et l’esprit enrichis, régénérés, grandis.

Après avoir arpenté la terre, les mers et un peu du système solaire, il me parait tout à fait évident que l’être humain va tout naturellement explorer ses immenses continents intérieurs : un jour, nous serons des milliards à voyager dans ces territoires imaginaux, j’en suis sûre ! En tous cas, mon voeu pour 2023, c'est que nous soyons de plus en plus nombreux.

Pour le moment, pas si nombreux, nous nous rencontrons fréquemment : au spectacle, dans des conférences, en formations, en séance d’accompagnement, en réunions professionnelles ou dans le cercle d’amis d’amis, nous nous reconnaissons entre voyageurs.

Que nos outils soient le Conte, la Musique, le Rythme, la Danse, l'Hypnose, le Rëve, ou les Mathématiques,

Quels que soient nos chevaux et nos chemins,

Quel que soit notre metier,

nous savons bien qu'au fond nous faisons partie de la même famille de nomades de l'esprit, d'explorateurs d'émotions,

de passeurs, de promeneurs, de therapeutes, de touristes, d'enseignants.

Et la question se pose : si on fait partie de la même famille, du même milieu professionnel,

Si on a des amis communs,

Si se connait par ailleurs, on peut travailler ensemble ?

On peut accompagner en séance quelqu’un issu de l’entourage plus ou moins proche ?

A chaque praticien et à chaque client de répondre à cette question.

En ce qui me concerne, et parce que les outils que j’utilise laissent peu de place au phénomène de transfert/contre transfert

je pense –et j’expérimente souvent- que oui : je peux accompagner dans leurs voyages interieurs des gens que je connais ou que je suis amenée à rencontrer dans d’autres lieux.

Et heureusement ! Car nous sommes nombreux à nous échanger des séances entre praticiens et il me semble que c’est très sain qu’il en soit ainsi.

Quand je fais mon travail de conteuse, je marche un tout petit peu devant je crois, pour emmener le spectateur quelque part...

Et encore, ca n'est pas très sûr: il semblerait que les fameux neurones miroirs de l'auditeur lui permettent d'avoir un tout petit peu d'avance sur le locuteur. (Les neurosciences n'ont pas fini de nous étonner!)

En Hypnose ou en MPC, je chemine à côté de la personne que j'accompagne (peut être même un tout petit peu derriere), en tous cas, pas devant.

Je ne sais rien pour elle, et j'offre à l’autre ma confiance inébranlable dans sa capacité à trouver les meilleures solutions pour lui-elle-même.

Ces techniques ne supposent pas que le praticien soit une surface projective pour les clients. En tous cas pas en dehors des séances!

Quelques précisions cependant :

D'abord, il faut en parler, et que l’accompagnant et l’accompagné « le sentent » :

-que je ne me sente pas impactée par la problématique (ou alors je vais vite fait en parler avec mon superviseur)

-que je ne fasse pas moi-même partie du problème,

-que la personne que j’accompagne ne soit pas dans une dépendance affective et sache bien faire la différence entre le temps de la séance et le reste du temps. (aaaah, les groupiies)

-Ensuite le cadre de la séance (avec son temps et son espace, ses regles) est important.

Hors du cadre de la séance je quitte mon positionnement d’accompagnante, mon client celui de client-voyageur.

Quand c‘est fini, c’est fini: comme au spectacle.

Les uns applaudissent pour remercier et pour se réveiller, les autres saluent, se changent...puis tout le monde se retouve au bar.

Et si je rencontre un client à un diner ou à un spectacle, on n'est pas obligé de parler d'hypnose.

On peut, évidemment, comme avec tout le monde, mais c'est pas forcé. Y'a tout de même pas que ca dans la vie, si?

-Enfin, le secret professionnel, c’est pas rien, quand même!

Je ne parle jamais du cheminement d'un client à l’extérieur des séances. Enfin si.

Pour etre tout a fait exacte, j'en parle quelques fois.

-quand je suis en supervision, pour avoir des avis, un autre regard de therapeute.

-quand je suis en séance avec un autre client pour éclairer, recadrer, encourager, faire comprendre.

Dans tous les cas, mes exemples sont toujours anonymes, évidemment (je change les noms, souvent aussi les sexes).

Et si j'ai des amis communs avec un client: je ne dis rien de rien (ça va de soi, mais c’est mieux en le disant).

Voilà.

Je ne sais pas quand je créerais cette agence de voyage dans les territoires de l'imaginal.

Et d'ailleurs, peut être existe elle déjà?

Quand je raconte une histoire et que la salle respire avec moi: que faisons-nous sinon prendre notre élan pour passer ensemble de l'autre coté du miroir?

Quand mon client inspire, descend en lui, quand j'accompagne son mouvement, que faisons-nous sinon suivre le guide dans les continents immenses de l'Inconscient?

On se connnait? Bienvenue.

On part en voyage!

Anne-Gaël Gauducheau

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