Nasreddin sur le marché ce matin-là, voit les fruits magnifiques et inconnus : rouges, un peu pointus, appétissants…malgré le prix, il en achète un plein kilo, par gourmandise, et prend la route du retour.
Sur la route, il croque a pleine dents dans la corne de l’un de ces fruits : ouh ! Aussitôt il a la respiration coupée, la langue et la bouche en feu, les yeux qui pleurent, le nez qui coule et un hoquet terrible : c’est un piment fort… Pourtant, Nasreddin continue manger.
Un voisin qui l’observe ébahi lui demande :
-Mais ! Que fais tu ? Pourquoi continuer à manger ?
-Ha, voisin, pauvre de moi. J’ai eu envie de ces fruits qui paraissaient délicieux… j’ai même pensé qu’un kilo à grignoter sur le chemin du retour, serait à peine suffisant..
-Oui mais ce sont des piments très forts. Maintenant que tu le sais, pourquoi persister à croquer dedans ?
-Maintenant, rétorque Nasreddin en colère, ce ne sont pas les piments que je mange, c’est mon argent !
Quelques fois nous persistons, juste parce que nous avons commencé. Il y a longtemps. Et que ça nous a déjà couté beaucoup.
Alors nous remettons une pièce dans le jukebox. Et ca continue.
Si veut changer, il faut parfois juste reconnaitre humblement qu’on s’est trompé.
Que ce qu’on vit ne nous convient pas et, soit jeter les piments, soit en faire de la sauce à utiliser avec parcimonie…
Pour prolonger:
Lire à ce propos à ce propos les très intéressantes recherches en sciences cognitives ou en psychologie
Décuvrir aussi les histoires de Nasreddin (par exemple les versions de Jihad Darwuche, chez Albin Michel.)